ECONOMIE : PORTRAIT DE KHADIM BÂ Directeur général de LOCAFRIQUE : UN SELF MADE MAN

PAR ROUGUI BA
L’economie sénégalaise dispose de grands capitaines d’industrie . Pour le début de notre rubrique consacré aux acteurs qui font l’economie de ce pays , notre rédaction s’est interressé à M. Khadim Ba le directeur général de la société Locafrique , Un homme de défis qui participe au développement du pays
S’il y un jeune travailleur, sérieux , dynamique, généreux et ambitieux qui joue sa partition dans l’émergence de notre pays , c’est bien le Directeur général de LOCAFRIQUE, M. Khadim Bâ. Ce jeune plein de qualités ne cesse de montrer ses preuves dans son secteur et place Locafrique parmi les entreprises les plus innovantes au Sénégal. Allons à la découverte de monsieur Ba:
J’ai 35 ans. Je suis marié et père de 3 enfants. J’ai fait le cycle primaire à la Cathédrale, puis le secondaire à la Jeanne d’Arc. Ensuite, j’ai fait mes études à Paris et à Hec Montréal où je me suis spécialisé dans le management des hydrocarbures. Je suis un jeune entrepreneur qui croit au Sénégal et à son avenir. Je crois en l’entreprise. C’est pourquoi toujours quand je parle aux jeunes gens, je leur dis de ne pas se focaliser sur l’argent ; mais sur leur projet, leur amour pour la chose et ils vont réussir. Ma passion, c’est d’entreprendre et surtout de réussir. Rien de grand ne se fait sans passion et volonté. J’aime les challenges et j’ai envie modestement de montrer aux jeunes de mon pays que notre pays est aussi une terre d’opportunités. J’ai commencé dans la vente de véhicules de luxe et aujourd’hui, je suis dans le crédit-bail et les hydrocarbures.
Comment est née Locafrique ?
On était dans la vente de véhicules. Mais, c’était difficile de trouver des clients, avec des véhicules qui coûtaient environ 60 millions FCfa, voire 70. On s’est donc dit qu’il fallait aider nos clients à faire des montages financiers. Pour moi, il faut créer et innover. Nous sommes dans la mondialisation, il faut faire un Benchmarking et adapter les bonnes solutions chez nous pour que les choses avancent. J’ai toujours pensé qu’il fallait défricher certains secteurs et non pas essayer de faire ce que tout le monde fait. C’est pourquoi Locafrique a investi massivement dans l’agriculture. Nous y avons déjà injecté des milliards, notamment dans le matériel agricole. Pour l’agriculture, on a réalisé plusieurs opérations dans le cadre d’activités concrètes, de levée de Fonds et de financements pour le compte de l’Etat.
Dans quel domaine intervient Locafrique ?
Locafrique est une institution financière à caractère bancaire. Dans le cadre des institutions financières, on a la banque, d’abord et les établissements à caractère bancaire. Ici à Locafrique, on fait le crédit-bail, la vente à crédit, les prêts financements et la levée de Fonds. Le secteur est porteur. On travaille beaucoup avec l’Etat et on a levé beaucoup de financements pour le Sénégal. L’année dernière, on a pu lever 300 millions d’euros (environ 200 milliards FCfa) pour l’Etat du Sénégal. C’était un financement en trésorerie. On intervient aussi avec l’Etat, dans le financement de projets.
Vous vous êtes révélé aux Sénégalais à la faveur de votre entrée à la Société africaine de raffinage (Sar). Comment Locafrique est-elle entrée dans le capital de la Sar ?
Quand je faisais mes études à Montreal, j’ai toujours pensé que Dakar avait tous les atouts pour être le Rotterdam de l’Afrique. Rotterdam est le plus grand hub pétrolier en Europe. Mon entrée dans le capital de la Société africaine de raffinage (Sar) s’explique par la confiance que j’ai en mon pays et mon rêve de faire de Dakar un autre Rotterdam. Ma vision est claire. Quand j’ai appris que Ben Ladin Group cherchait à vendre ses 34% depuis 3 ans, et n’arrivait pas à trouver d’acquéreur, je me suis lancé. Modestement, je pense que c’est un grand honneur que des Sénégalais puissent racheter des parts d’une des plus grandes entreprises du monde arabe.
Combien vous a coûté la transaction ?
Dans le cadre de l’achat des actions avec Ben Ladin, on devait se substituer au groupe qui avait pris des engagements avec l’Etat du Sénégal. Nous respectons tous nos engagements. Et quand on a manifesté notre intérêt, l’Etat nous a demandé de nous substituer au Groupe ben Ladin, c’est-à-dire respecter l’ensemble de ses engagements qui consistaient, entre autres, à pouvoir lever 60 millions d’euros (environ 40 milliards FCfa) pour lancer le programme de dégoulottage de l’entreprise. On a donc pris l’engagement. Le Groupe Ben Ladin nous a cédé ses 34%, l’Etat devait nous céder ses 17%, une fois le financement acquis. Locafrique devait ainsi être actionnaire majoritaire, à hauteur de 51%, selon les engagements pris avec l’Etat.
Rougui Ba