INAUGURATION DE MASLIKUL DJINANE : ” C’EST LE SYMBOLE DE LA RENAISSANCE SPÏRITUELLE ET CULTURELLE DE L’AFRIQUE

par ibrahima dia
Notre rédaction a recu la contribution de Kabir Ndiaye aprés le débat suscité par l’inauguration de la grande Mosquée Maslikul Djinane le 27 septembre prochain.Il affirme que c’est tout le continent noir qui renaît de ses cendres .Voici en intégralité sa publication sur facebook qui force l’admiration
Le 27 septembre 2019, la grande mosquée Masaalikul Jinaan (itinéraires du paradis) sera inaugurée par le Khalife Général des mourides Serigne Mountakha Mbacké, digne continuateur de son prédécesseur Cheikh Sidi Makhtar Mbacké. Implantée majestueusement dans la commune de Grand-Dakar sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba en face du quartier cité Port, la grande mosquée Masaalikul Jinaan est bâtie sur un terrain de 6 hectares, elle a une capacité d’accueil de 10 000 places. Les travaux lancés en 2012 sont estimés à près de 20 milliards, selon le représentant du Khalife à Dakar El hadji Mbackiou Faye.
Ce joyau symbolise le dévouement et le sacrifice des mourides, qui sueur après sueur, épaule contre épaule ont fait jaillir des entrailles de la terre le monument de la renaissance spirituelle de l’Afrique. Au-delà de sa signification religieuse, la grande mosquée Masaalikul Jinaan est le symbole de la renaissance culturelle de l’Afrique et l’emblème de la dignité de l’homme noir, qui a été toujours victime de préjugés et de théories pseudo-scientifiques sur ses capacités intellectuelles. Dans son ouvrage Masaalikul Jinaan, Cheikh Ahmadou Bamba ne disait-il pas : « Ne mésestime surtout pas mon œuvre du seul fait de mon appartenance à la race noire. La couleur de la peau ne saurait en aucune manière être un signe d’intelligence ou de capacité de compréhension ».
De plus, la perle Masaalikul Jinaan n’appartient pas uniquement à la communauté mouride : c’est un legs du serviteur du Prophète Mohamed, Khadimoul Rassoul, à l’Afrique qui a été victime de la politique d’assimilation et de la négation culturelle.
C’est un message de Cheikh Ahmadou Bamba à l’occident qui ,pendant 32 ans, l’avait éloigné de sa famille, le privant de liberté et le faisant subir toutes sortes de torture et de supplice pour asseoir sa domination culturelle et plonger le peuple africain dans les ténèbres de la déviance et de la décadence spirituelle. Malgré toutes ses épreuves, Serigne Touba a triomphé de ses ennemies : à la violence il a répondu par la non violence ; à la haine par l’amour du Prophète(PSL) ; à la mécréance par la foi en Dieu, l’unique Créateur. En atteste ces écrits pleine de miséricorde et d’amour à l’humanité : « j’ai pardonné à tous mes ennemis pour l’amour de Dieu qui les a écartés de moi à jamais ; aussi je ne songe point à me venger ».
Un appel à la jeunesse dans un monde globalisé où les jeunes sont en manque de repères idéologiques. Dans un monde marqué par le dépérissement des valeurs et la sécularisation des sociétés, la jeunesse africaine doit s’approprier de l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba, lequel préconise un islam orthodoxe adossé aux valeurs africaines pour un monde de paix, de justice et de prospérité.
En outre, face aux menaces de tous ordres : l’individualisme, la valorisation des contre-valeurs, l’extrémisme, l’intolérance religieuse : l’enseignement du mouridisme reste le rempart contre le remodelage de la société sénégalaise dans les valeurs non africaines pour décadenasser notre conscience collective, afin d’asseoir notre émancipation culturelle, politique et économique.
Par ailleurs, l’institut islamique de la mosquée Masaalikul Jinaan devrait être un creuset de recherches, de rayonnement intellectuel au service de l’éducation et de la formation. De plus, l’université Khadimoul Rassoul de Touba révolutionnera l’éducation islamique au Sénégal car s’inspirant des principes du mouridisme : la quête du savoir, l’adoration de Dieu et le culte du travail. Elle permettra à ses pensionnaires de recevoir un enseignement alliant tradition et modernité au service de la communauté locale et de la recherche scientifique, conformément à la vision de Serigne Touba qui dans son poème Matlabul Fawzayni affirma : « Mon Seigneur, par la grâce de l’Elu m’a bâti une école au sein de laquelle Il éloignera le mal, l’ignorance et l’arrogance ».
Enfin, Le complexe Masaalikul Jinaan est le signe du renouveau spirituel et culturel d’une Afrique fière de son passé, consciente de son présent et confiante en son avenir.Une Afrique debout, résiliente et prête à relever les défis du troisième millénaire.
Mamadou Kabir Ndiaye