MARIAGE DES ENFANTS : LA CEDEAO VEUT METTRE FIN A CE FLEAU

PAR OUMY SECK
EN MARGE DE LA 63èmeCSW,LES MINISTRES DE LA FEMME DE L’AFRIQUE DE L’OUEST INVITENT LES ETATS MEMBRES DE LA CEDEAO A METTRE EN PLACE DES SYSTÈMES DE PROTECTION SOCIALE ET DES SERVICES PUBLICS POUR METTRE FIN AU MARIAGE DES ENFANTS ETPROMOUVOIR LEURS DROITS CONTRE LES VIOLENCES ET LES ABUS.
New York, 19 Mars 2019 : En marge de la 63ème session de la Commission des Nations Unies
sur la Condition de la Femme, le Département Affaires Sociales et Genre de la Commission de
la CEDEAO, a organisé le jeudi 14 mars 2019 au siège des Nations Unies à New York, une
réunion de haut niveau des Ministres en charge du Genre et de la Femme des Etats Membres
de la CEDEAO sur le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest.
Plusieurs Ministres des Etats Membres de la CEDEAO ou leurs représentants, notamment du
Burkina Faso, du Cabo Verde, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Liberia, du Mali, du Niger, du
Nigeria, du Sénégal et du Togo, ont pris part à cette réunion qui a porté sur le thème « L’accès
des filles à la protection sociale et aux services publics comme moyens de lutte contre
le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest ». L’objectif de cette réunion était de partager
les bonnes pratiques en matière de protection sociale et d’accès aux services publics pour lutter
contre le mariage des enfants et de définir les priorités régionales de protection de l’enfant à
prendre en charge par les Etats membres de la CEDEAO.
Cette initiative découle de plusieurs constats qui font état de ce qu’en Afrique de l’Ouest, environ
49% des filles âgées de moins de 18 ans vivent en unions conjugales et qu’en dépit de l’âge
légal du mariage fixé à 18 ans par les Nations Unies, certains Etats membres de la CEDEAO
peinent à harmoniser leurs législations nationales avec les normes internationales. Il a été
également constaté que le relèvement de l’âge légal du mariage au-dessus de 18 ans dans
certains Etats membres de la CEDEAO, malgré certains progrès enregistrés dans certains Etats
membres de la CEDEAO, n’implique pas forcément une application effective de ces dispositions
sur le terrain.
Photos des participants à la Réunion de Haut Niveau des Ministres en charge du Genre et de la
Femme, organisée par la CEDEAO, en marge de la 63ème CSW au siège des Nations Unies à New York.
CENTRE DE LA CEDEAO POUR LE DEVELOPEMENT DU GENRE (CCDG)
Complexe Sicap, Immeuble C, 1er Etage – Avenue Cheikh Anta Diop, Angle Canal 4 – Point E – BP 5802 – Dakar-Fann Sénégal –
http://www.ccdg.ecowas.int – https://www.facebook.com/EcowasGenderCenter/
Au cours de cette réunion, les Responsables des départements ministériels en charge de la
femme en Afrique de l’Ouest ont pris conscience du fait que les mariages d’enfants figurent
parmi les premières causes des grossesses précoces, de la mortalité maternelle et infantile, des
infections sexuellement transmissibles ou du SIDA, du cancer du col de l’utérus, de
l’incontinence urinaire, de la fistule obstétricale, du traumatisme et des dépressions liées aux
violences sexuelles et physiques. Ils ont également constaté que malgré la jeunesse de la
population de la CEDEAO, l’exploitation du Dividende Démographique reste toujours
problématique du fait des conséquences désastreuses du mariage des enfants sur les familles
et les communautés.
Au regard de ce qui précède, les Ministres en charge du genre de la CEDEAO ont exprimé la
nécessité d’articuler la lutte contre le mariage des enfants à tous les domaines transversaux
clairement formulés dans les objectifs de développement durable tels que la santé, l’éducation,
la migration, la gestion des conflits, l’autonomisation, et la protection sociale. Ils n’ont pas
manqué d’exprimer également leur satisfaction face aux engagements pris par les Chefs d’Etat
et de Gouvernement de la CEDEAO à travers la VISION 2020 pour assurer, à tous les femmes
et les hommes de la Communauté de l’espace CEDEAO, la possibilité de vivre dans la dignité
par le respect de l’ensemble des droits humains mais aussi l’élargissement des opportunités
pour tous.
Les Ministres ont surtout demandé à la Commission de la CEDEAO et au Conseil des Ministres
de prendre les dispositions utiles pour permettre au Ministre en charge des questions de genre
et de la femme du pays dont le Président assure la Présidence en exercice de la CEDEAO
d’informer la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO, de la situation
du mariage des enfants en Afrique de l’Ouest. Elles ont également invité les Etats membres de
la CEDEAO, avec l’appui des Premières Dames de la CEDEAO, à mettre en place des services
publics, y compris une éducation et des soins de santé gratuits, de même que des infrastructures
de lutte contre le mariage des enfants.
Elles ont encouragé la Commission de la CEDEAO à mettre en place un système de revue
annuelle des progrès, obstacles et défis de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes
au sein de la CEDEAO à travers la tenue d’une rencontre annuelle préparatoire de la
Commission de la Condition de la Femme dans un Etat membre de la CEDEAO.
Enfin, le Panel de Haut-niveau des Ministres du genre et de la Femme de la CEDEAO a exprimé
ses félicitations au Président de l’Autorité des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la
CEDEAO, Son Excellence Muhammadu BUHARI et au Président de la Commission de la
CEDEAO, Son Excellence Jean Claude Kassi BROU pour leur engagement sans réserve et
leur appui inestimable en faveur de la protection de l’enfant en Afrique de l’Ouest.
METTONS FIN AU MARIAGE DES ENFANTS EN AFRIQUE DE L’OUEST
EN FACILITANT L’ACCES ET LE MAINTIEN DES FILLES A L’ECOLE