Mariage précoce des enfants Le sénégal et la Cote d’ivoire échangent leurs expériences

Ce mercredi 06 décembre 2017 s’est ouvert à Dakar un atelier de lancement du projet d’étude entre L’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) à travers le Groupes d’études Genre et Sociétés (GESTES) et en collaboration avec des chercheurs de l’Université Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire.Ce projet a été réalisé avec le soutien technique et financier du CRDI ( CANADA).Le thème de cette recherche -action est » justice sociale et inclusion face aux mariages d’enfants en Afrique de l’ouest ,cas de la Cote d’ivoire et du Sénégal «
L’âge au mariage demeure toujours précoce au Sénégal et en Côte d’ivoire, Ce constat pose avec acuité la question des mariages d’enfants. L’Afrique de l’Ouest connait le taux le plus élevé de mariages d’enfants avec 49% des filles de moins de 19 ans vivant en unions conjugales, comparativement à l’Afrique centrale (40%), l’Afrique de l’Est (27 %), l’Afrique du Nord et l’Afrique Australe (20%) (UNICEF, 2014).
Dans les EDS (Enquêtes Démographiques et de Santé) de 2015 pour l’ensemble des femmes âgées de 20-49 ans, 10 % étaient en union avant l’âge de 15 ans et près de deux femmes sur cinq soit 38 % étaient déjà en union à 18 ans. En Côte d’ivoire également l’entrée à la première union est relativement précoce alors que la loi prévoit que la femme ne peut se marier avant 18 ans. Dans les EDS de 2012, 12% des femmes de 25-49 ans ont déclaré avoir eu leur première union avant l’âge de 15 ans et 36 % étaient déjà en union avant 18 ans.
Certes depuis longtemps les organismes internationaux et régionaux, de même que les états ont établies des conventions et législations contre cette pratique et mène une lutte accrue pour son éradication mais le problème reste aujourd’hui plus jamais d’actualité. Les politiques, programmes et stratégies de lutte, sont certes salutaires et produisent un recul des mariages d’enfants dans certains pays de la région, cependant, ils ont montré leurs limites. Par exemple, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les évaluations indiquent un recul des mariages d’enfants et des grossesses précoces. Toutefois, cette évolution reste relative et varie selon les régions et les zones de résidence.
C’est dans ce cadre que le projet de recherche ambitionne de proposer des alternatives contre les mariages d’enfants dans les zones urbaines et rurales dans une perspective de justice sociale et d’égalité de genre en Côte d’Ivoire etau Sénégal. Elle compte produire et rendre disponibles les données collectées pour tous les acteurs publics et privés qui ne disposent pas toujours de données probantes.
Au sortir de cet atelier , les participants esperent partager avec la communauté internationale , les décideurs et divers publics les documents du projet