RAMADAN : QUELS ENJEUX POUR LES RESTAURANTS

ndeye khady mbaye Goudiaby
L’odeur suave d’un bon “thiébou dieune” avertit l’estomac qui crève de faim. Tangana, restaurants et Gargotes en tout genre quasi désaffectés durant ce mois reprennent vie pour autant. En cette période de ramadan, où l’ouverture de certains lieux de consommation dans les marchés et garages semblent singuliers. Reportage …
Aissatou Diop, la gérante d’un restaurant avec ses formes généreuses confie que le ramadan n’a pas vraiment démunie leur chiffre d’affaires. Pas de changement de planning ! Je prépare toujours les repas. Et même si l’affluence n’est pas considérable, on arrive à s’en sortir, laisse-t-elle-entendre.
Nous sommes au garage Petersen de Dakar, il grouille de son monde en cette fin du mois de ramadan, les préparatifs de la fête d’aïd el fitr vont en bon train. De tout coté, les vendeurs exposent leurs marchandises. La capitale sénégalaise redevient cette fourmilière grouillante et animée. A l’entrée de ce grand garage où l’odeur des plats hèle notre estomac se tiennent des gargotes et restaurants.
Pour entrer, il faut haler un rideau. À l’intérieur des bols juxtaposés pour la vaisselle témoignent du nombre de clients déjà servi. Elles s’activent comme si le ramadan était pour les autres. Du nom de Ndeye Coumba, la gérante avec un sourire taquin, nous dit que le repas est terminé, il faisait 15 heures déjà.
Toujours dans cette rangée de gargote, même son de cloche pour son collège cette gérante du nom de Sagar Faye « Nous préparons tous les jours du thiébou dieune, mafé, thiébou yapp, nous faisons à manger parce que dans ce garage, les gens viennent de partout. De toute façon trop peu de clients viennent s’alimenter durant le jeûne. », Dit-elle. Cette grande dame de teint dépigmenté tout en martelant que tout le monde n’est pas obligé de jeûner, précise que ces principaux bénéficiaires sont certains ouvriers célibataires du garage. « Ils n’observent pas le jeûne, sous prétexte, qu’ils travaillent dur ou qu’ils sont malades.
En prolongeant l’avenue Jean Jaurès, une grande dibiterie ou l’odeur suave de la viande grillée a finit par polluer l’atmosphère des lieux, les clients assirent sur une rangée de bancs témoignent du pourcentage des restaurants. Le lieu ne désemplit pas pour autant, les brochettes de viandes mis sur le grillage fait saliver. La spécialité des brochettes renseigne sur les origines des chefs cuisiniers, les Haoussas. Qui, en cette période de Ramadan, ne croule pas sous les commandes. Le gérant, «On loue le Bon Dieu, mais il y a une baisse des recettes. Seulement, on était au top avant le Ramadan et cela nous a permis de faire de gros bénéfices.»
De son côté, Arame qui tient une gargote sise à quelques encablures du garage Lat Dior de Dakar, en voisinage avec les chauffeurs de transports en commun confie « tous le monde ne jeûne pas ce qui fait que certains restaurants peuvent ouvrir durant le ramadan. Il faut reconnaître que l’activité était au ralenti au début du mois de
Ramadan. Mais actuellement, la plupart des clients choisissent des heures de la journée pour manger. Ce qui nous fait une baisse de notre chiffre d’affaires. Cependant on s’y était préparé, c’est pourquoi on donne à certains de nos employés un mois de congé. On diminue aussi notre production en fonction du nombre de clients habituellement accueillit durant les heures de jeûne», fait-il savoir.
Des restaurants rechignent…
Si certains trouvent plutôt favorables à ce genre d’initiatives pour d’autres la question est assez déplacée dans des sociétés culturellement musulmanes. Khady Diallo propriétaire, d’un restaurant au marché des Parcelles Assainies répond à la question. « Outrage à la pudeur c’est l’accusation qui pèse sur certains restaurants ouverts pendant ce mois béni » lâche-t-elle. A ses yeux, un restaurant ne doit pas ouvrir ses portes pendant ce mois à fortiori de cuisiner pour les non-jeuneurs. A la question de préparer pour les étrangers et les non-musulmans ainsi que certaines personnes ne jeûnent pas pour cause de maladie par exemple, sans parler des enfants. La jeune dame de teint clair met un niet catégorique. Il n’en est pas question.
Pour Cheikh Omar Sall, une gérante de dibiterie, la même question revient chaque année : a-t-on raison d’ouvrir ou pas les cafés et les restaurants dans les pays musulmans durant ce mois. Certains dibiteries et autre restaurant peuvent ne pas ouvrir. De teint clair, l’allure frêle, ce dibiterie sis dans une insigne de la place ne sont pas en marge de cette baisse d’activité. L’endroit est bien protégé par mesure de discrétion, le client peut consommer tranquillement et repartir sans que personne ne l’ai voit, nous dit le gérant. Selon lui, les difficultés à mettre en place une offre spéciale ramadan peuvent plutôt venir des clients. Le service étant regroupé sur un créneau horaire. Sur ce, le client peut tranquillement déguster. Le jeûne, tout comme la question religieuse, reste une affaire personnelle. « laisse-t-il -entendre. Non sans indiquer que le gérant : vous entrez dans un restaurant ou un café, le propriétaire du lieu n’a pas le droit de vous servir à moins que vous soyez non-musulman. Ceux sont plutôt les restaurants et les cafés de la ville qui baissent leurs rideaux, pour ouvrir essentiellement en soirée.
Du coté des fast-foods, d’un grand insigne pas de grand rush dans en cette période. Le maître des lieux qui souhaite garder l’anonymat se pare de vertus : «Je suis musulman et j’ai beaucoup de respect pour cette communauté, donc je ne peux pas vendre pendant le Ramadan.» II précise : «La seule fois que la boîte a été ouverte durant ce mois était lors d’une fête où une cliente non musulmans avait loué mes services. Avant de préciser : je n’ouvre pas parce que c’est un acte de provocation gratuite par ce que ces pratiques sont simplement liées à des questions de vie en communauté où l’on doit respecter un minimum l’autre.
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