SCANDALE PETROTIM ” NOUS SOMMES DANS UN MONDE VOLATIL, INCERTAIN, COMPLEXE ET AMBIGU QUI EXIGE UN COMPORTEMENT PREVOYANT ” SELON LE PROFESSEUR KHOUDIA BIRAME LO

par ibrahima Dia
Le scandale du pétrole et du gaz sénégalais revelé par la chaine BBC continue de faire des vagues .A ce propos , notre rédaction a recu une déclaration du professeur Birame khoudia Lo qui alerte l’opinion sur les conséquences de ce qu’il appelle les CMSPP (commissions, marchés, surfacturations, partages de privilèges et de prébendes) érigées en mode de gouvernance.Il appelle à la vigilange dans un contexte de fragilité du monde
J’avais parlé des nouveaux riches de l’année 2000 en évoquant la situation de sénégalais privilégiés par le régime de Wade, qui n’avaient jamais travaillé avant et qui se retrouvent milliardaires en un temps record alors qu’ils n’ont bénéficié d’aucun héritage venant de leurs parents qui ont toujours vécu dans la pauvreté. Ils ont obtenus ces gains avec ce que j’appelle les CMSPP (commissions, marchés, surfacturations, partages de privilèges et de prébendes) érigées en mode de gouvernance. Ils ont même créé un proverbe disant que l’argent ne s’obtient pas en suffisance lorsqu’il provient du fruit de son travail, il se gagne par des stratagèmes. Le modèle social que certains qualifient de système a fini d’accepter cet état de fait qui influe sur le modèle économique et décourage les adeptes du travail performant qui, au fur et à mesure se désintéressent de l’effort vain qu’ils avaient l’habitude de fournir. La considération que le peuple donne à un citoyen lamda dépend plus de sa fortune quelque soit la provenance que de son éthique, de sa droiture et de l’exemplarité de son comportement. L’état de pauvreté dans lequel nos dirigeants maintiennent les masses laborieuses renforce leur ancrage dans un modèle social dépourvu des principes et valeurs qui fondent notre société. Un travailleur sur qui une famille de quinze à vingt personnes compte pour la satisfaction de leurs besoin et qui n’est pas suffisamment rémunérer est forcément corruptible et aura du mal à contrôler et à préserver ses dépendants insatisfaits des dérives d’un modèle social aux antipodes de nos valeurs. Le Sénégal avait fini de sanctionner un régime qui avait échoué dans sa politique sociale et d’élire un autre dont les tenants sont issus des rangs du premier. L’espoir venait de l’engagement de son chef à ne protéger personne et à privilégier la patrie avant le parti. Pourtant, après quelques années de gouvernance, les sénégalais constatent avec amertume et désolation une caste des tous nouveaux riches de 2012, insolant dans leur manière de dépenser l’argent du contribuable surtout en période électorale. Le modèle social a la capacité d’absorber même les plus septiques et les plus engagés surtout lorsque ces derniers se retrouvent dans des postes d’intérêt national. Mon ami Bacar Dia, malgré la ténacité de sa défense pour le Président Wade s’est vu destituer devant tout le monde parce qu’ayant refusé d’octroyer un marché sans passer par les règles républicaines alors qu’il était au ministère du sport. Aujourd’hui, des accusations graves pèsent sur la personne de notre frère Aliou Sall par BBC. Apres avoir entendu ces accusations et la réplique du Président de la République, la question que chaque sénégalais se pose dans son fort intérieur, c’est de savoir qui protège qui et de quoi s’agit il exactement ? Chaque sénégalais est en droit d’attendre une réponse. D’autant plus que beaucoup de sources révèlent que parfois nos ressources naturelles et même nos licences sont octroyées aux deux à trois fois moins offrants. A qui cela profite ? Qui perd dans toute cette histoire ? N’avons-nous pas mis en place des structures de contrôle et une justice payées pour éclaircir des nébuleuses pareilles ? L’ancien ministre Thierno Alassane Sall est clair dans ses déclarations contredisant ouvertement celles du Président de la République. C’est une voix autorisée qui a démissionné parce que refusant d’être un partisan des CMSPP. D’après ses propos, l’IGE avait prévenu au premier jet le Président de la République sur les agissements obscurs de Franc Timis qui n’était venu que pour gagner du pognon sans contre partie de travail. Abdoul Mbaye mouille le ministre de l’intérieur concernant un rapport fallacieux. Dans cette affaire nébuleuse, toutes les forces vives de la nation doivent exiger la lumière totale car nous avons élu un Président de la République dont la première mission est de défendre les intérêts matériels et moraux des masses populaires. Nous sommes prêts à nous impliquer pleinement pour la manifestation de la vérité dans cette affaire qui dépasse la sphère politique et concerne tous les citoyens de notre pays. Nous ne devons négliger aucune voie de recours pour clarifier la situation et corriger les impairs pouvant léser
les intérêts nationaux. Tous les patriotes de ce pays doivent parler et en premier chef les autorités religieuses. Les citoyens et particulièrement les autorités doivent comprendre que nous sommes dans un monde VICA (volatil, incertain, complexe et ambigu) qui exige un comportement prévoyant. C’est le nouveau monde avec la révolution du numérique. Tout ce qui se fait se sait ou se saura un jour. Donc la prudence doit être de mise. Nos pays ne pourront jamais décoller si nos économies sont infectes par le virus des CMSPP qui paralyse tout le système et décourage les masses laborieuses et les entreprises sérieuses pourvoyeuses de richesses et d’emplois gages de toute croissance durable.