PRESIDENTIELLE 2019: Comportement de l’électorat féminin dans les cités religieuses, l’exemple de Touba

Par ibrahima dia
Touba est considérée comme la deuxième ville du Sénégal par sa population. Ce qui fait de cette cité religieuse un enjeu de taille pour le contrôle des destinées nationales. Cela , les formations politiques ne l’ont pas perdu de vue. Dans cette quête de voix, les femmes sont les plus ciblées. Notre rédaction s’est intéressée sur le comportement de l’électorat féminin dans cette cité religieuse comme Touba où le système de parité n’est pas de mise dans le Conseil municipal où il n’existe aucune femme.
La ville sainte est une zone avec ses particularités et constitue une sorte de zone franche qui est régentée par les normes du Khalife général des Mourides. Sur ce registre précis, la gestion de la cité présente des spécificités que certains esprits n’arrivent pas à cerner. Par exemple, à Ndame , lors élections municipales et locales , dans la commune de Touba mosquée, il n’ y a qu’ une seule liste en compétition , c’est celle inspirée par le Khalife Général des Mourides qui choisit les futurs conseillers municipaux. C’est toléré par tous les acteurs politiques de ce pays. Ces derniers n’y voient aucun inconvénient. Comme la Démocratie est la loi de la majorité, les Sénégalais ne s’en plaignent pas et s’accommodent à cela. Il s’y ajoute qu’aucune femme ne fait partie du Conseil municipal de Touba. Dans le subconscient collectif de ces populations, la gent féminine a pour mission de s’occuper de son foyer et de son mari. Mais cela semble de plus en plus remis en cause surtout dans la sphère politique. Dans ce domaine, les femmes refusent de se comporter en objet et s’impliquent politiquement. Elles savent qu’elles représentent 55% de l’électorat national. Dans la capitale du Mouridisme, cette catégorie sociale refuse d’être à la traîne et s’assume en participant qualitativement et quantitativement à la présidentielle de 2019 et aux autres joutes électorales. On les voit partout , dans les rues de la ville sainte vendre leur leader parmi les cinq candidats. En même temps, elles aspirent à des postes de responsabilités au=delà de leur acte républicain de voter. De nos jours, l’électorat féminin dans la capitale du Mouridisme, a acquis un véritable niveau de conscience citoyenne. Sous ce rapport, il vit une mutation profonde.
Selon Mme Coumba Kandji , responsable dans le parti de Rewmi que dirige Idrissa Seck et qui s’active dans l’opposition : « l’électorat féminin de Touba a beaucoup évolué . Chacun vote selon ses convictions .Certaines attendent la consigne de leur mari ou de leur guide religieux tandis que d’autres utilisent les nouvelles techniques de communication qui leur permettent de suivre à temps les actualités et d’être au même niveau d’information que leurs sœurs du reste du pays .Pour Mme Kandji, beaucoup de femmes sont découragées du fait de la non tenue des promesses électorales des politiciens. Elles reprochent à ces derniers de venir les voir quand il y a élections .Cette catégorie de la gent féminine se dit découragée et n’accorde aucun crédit au vote et préfère comme elles le disent, s’occuper des tâches ménagères du jour .
Pour sa part, Mme Sokhna Adji Seck responsable politique de la mouvance présidentielle aborde dans un autre sens .Pour elle, les mentalités des femmes de la Ville Sainte ont beaucoup évolué avec l’ère du numérique. Elles sont comme toutes les autres sénégalaises et vont s’exprimer librement sur le candidat de leur choix. Nonobstant les rôles ménagers du jour, .Mme Seck souligne que maintenant les habitantes de Touba participent aux activités des partis politiques contrairement aux années précédentes .A propos des 5 candidats à cette présidentielle , elle regrette l’absence d’une dame à cette compétition et souhaite qu’un jour une femme puisse accéder au poste de présidente de la république pour tenir en compte leurs préoccupations