PRÉSIDENTIELLE 2019 L’appel de Wade consistant à bruler les cartes d’électeurs fait peur aux Dakarois (REPORTAGE)

par hamidou Ba
Quelques heures après son retour au Sénégal, l’ex-président Abdoulaye Wade a appelé les électeurs à bruler leurs cartes et de saccager le matériel électoral. Au lendemain de la sortie du Pape de Sopi, des dakarois rencontrés ça et là disent craindre pour une élection mouvementée et laissent entrevoir une peur.
Absent du pays de la Téranga depuis juste après avoir conduit la liste du Parti démocratique sénégalais (Pds) lors des législatives de juillet 2017, le Pape du Sopi a fait une sortie remarquée au siège de son parti.
Rencontrée tôt le matin sur l’avenue Cheikh Anta Diop en face de l’Université éponyme, Mame Fatou la vingtaine dépassée, voile autour du visage, un sac à la main ne cache pas sa peur après la déclaration du père de Karim dont la candidature à la présidentielle a été rejetée.
« Moi je connais la capacité de nuisance de Abdoulaye Wade, il a toujours des partisans qui sont prêts à exécuter ses ordres, donc les prochains risquent d’être chauds si l’autorité ne prend pas de garde-fou », fait savoir l’étudiante à l’Université.
Une idée partagée par Marcel, fonctionnaire des Nations Unies qui a vit au Sénégal depuis neuf ans.
Selon lui, il y’a de quoi avoir peur non sans souligner que son organisation a appelé l’ensemble de son personnel à tenir au sérieux l’appel de l’ex-président sénégalais.
Assis devant son ordinateur, Souleymane, déplaçant de temps en temps la souris, embouche la même trompette mais appelant le tombeur de Abdou Diouf en 2000 à «revoir sa copie» en plaidant pour la paix.
De l’avis de Souleymane, Wade devrait seulement appeler à voter contre Macky mais de ne pas brûler les cartes d’électeurs et de saccager le matériel.
«L’Etat ne restera pas indifférent s’il s’avérait que le président Wade veut utiliser des moyens en dehors de la légalité pour mettre en œuvre sa déclaration », a pour sa part réagi Elhadji Kassé, ministre en charge de la Communication de la Présidence.