Promotion des retraités et cumul de fonctions Deux défis à relever par le Président Macky Sall pour son deuxième mandat

Le premier mandat du Président Macky Sall a été fortement marqué par la présence des personnes du troisième âge. Ces dernières occupent des postures au sommet au moment où de jeunes experts trinquent. Le Président Macky Sall préfère-t-il la vieillesse à la jeunesse ?
Demandez au Sénégalais Lambda si les retraités sont bien représentés dans la sphère étatique, la réponse fuse nette pour notre interlocuteur : « on constate que les plus grandes institutions de la République sont gérées par des personnes du troisième âge. C’est le cas notamment à l’Assemblée Nationale ( Moustapha Niass), Hcct ( Tanor) ; Cese ( Aminata Tall). A ceux là viennent se greffer Demba Kandji ( Cour d’appel), Conseil Constitutionnel ), Doudou Ndir ( Cena), Cnra ( Babacar Diagne), Ousmane Ndiaye ( Comité d’ Orientation Stratégique qui s’occupe du pétrole). A signaler que Monsieur Ndiaye était Dg de Pétrosen à l’époque où le Président Macky Sall n’ y occupait pas un poste de responsabilité. La liste est loin d’être exhaustive. De nombreux postes de Pca sont occupés par des retraités. Ces derniers qui ont fait leur temps se retrouvent en grand nombre dans les institutions de la République notamment l’ Assemblée Nationale , le Hcct, le Cese entre autres sans compter ce régiment de personnes du troisi§me $age qui sont des ministres d’ Etat, des conseillers , des chargés de missions et d’Ambassadeurs itinérants.
Tout ceci illustre à merveille que le PR Macky Sall durant son premier mandat, a donné la part belle au troisième âge. Voulait–il s’entourer d’hommes d’expériences ou annihiler toute velléité d’opposition émanant de ces dinosaures et leurs formations politiques ?
Tout compte fait, la rupture tant annoncée, synonyme d’alternance générationnelle n’est pas encore mise sur orbite.
Alternance générationnelle, le ventre mou de son magistère
La jeunesse, c’est le stimulant de la vie, la machine potentielle, la force de l’avenir. Cette jeunesse avec l’avènement du Président Macky Sall croyait à une aube nouvelle. Elle était convaincue que l’alternance générationnelle allait s’opérer avec un chef d’Etat jeune. Le rêve n’est pas devenu réalité.
Les Sénégalais avaient le sentiment que le 4è président de la République, allait décréter la retraite de tous ces « has been ». Ces derniers dans la plupart des cas ont traversé trois régimes ( Senghor, Diouf et Wade) avant d’atterrir dans le Macky.
La jeunesse semble avoir fait le deuil de ses espérances. Elle ne s’est pas retrouvée dans le schéma du Président Macky Sall. Cette rupture entre le Président Macky Sall et sa jeunesse a profité à Sonko.
( source direct info )
Sonko se jette dans la brèche jeune
De 33 000 voix aux législatives de 2017, Ousmane Sonko, l’ex candidat à la présidentielle de 2019, s’est retrouvé avec plus de 600 000 voix. C’est énorme comme bond. Qu’est-ce qui justifie cela ?
La jeunesse sénégalaise était en quête d’un leader jeune, capable de porter leurs aspirations. Ils avaient un préjugé très favorable pour celui qui se définissait comme un « anti-système » même s’il s’est perdu quelquefois en flirtant avec le « Pape du Système » et certains de ses « disciples ».
Tout compte fait, il symbolisait une rupture qui garantissait une alternance générationnelle. Ce qui a poussé » l’élite sénégalaise à l’adopter. Les étudiants s’étaient portés volontaires dans leur immense majorité pour lui assurer une victoire. Sans compter les nombreux enseignants qui avaient pris faits et causes pour le jeune ziguinchorois .
La jeunesse n’a pas retrouvé ses marques durant le septennat qu’ il a gouverné. Pour le quinquennat à venir, le Président Macky Sall devra corriger cette défaillance et signer le repos de cette armée de retraités qui ont participé à toutes les guerres. Ces derniers n’ont plus rien à prouver. Leur temps est révolu. Ce pays compte une ribambelle de jeunes cadres sous utilisés, il faut les valoriser. Cette jeunesse qui a jeté son dévolu sur Ousmane Sonko a donné par la même occasion un signal fort au président Macky Sall. En charge pour lui de décrypter le message et de lui administrer la panacée qui sied. Autre incongruité dans son mandat : le cumul de fonctions ou de mandats.
Cumul des fonctions ou de mandats, à quand la fin ?
L’une des faiblesses majeures de notre Démocratie est l’existence de cumul de fonctions ou de mandats. Combien sont-ils ces ministres qui sont maires dans leur localités ? Combien de députés sont –ils maires dans leur fief ? Combien sont-ils ces Directeurs Généraux qui sont des édiles dans leur contrée ? Ils sont légion. Sans compter les postes de Pca distribués à la pelle à des responsables politiques qui ont déjà une fonction qui rapporte gros.
Cela sonne comme une hérésie dans une population à majorité jeune et où existent des compétences et une expertise avérées.
La conséquence qui en découle est que la plupart des élus locaux aujourd’hui ministres sont des fantômes chez eux. De même que parmi eux, on voit des choses difficilement explicables et conciliables. Lors de la campagne électorale , beaucoup de ministres impliqués dans leur localité, avaient déserté leur poste de travail avec leurs lieutenants . Le pays était au ralenti. Le cumul de fonctions ou de mandats a fini de montrer ses limites objectives. Aucune personne ne peut se démultiplier. Entretenir deux ou trois amours à la fois sans que l’un d’(entre eux n’en souffre , relève d’une étourderie ironique.
Il urge de légiférer sur cette question et de l’éradiquer définitivement. Elle constitue un chantier majeur pour le Président Macky Sall dans le quinquennat à venir. Les Sénégalais l’attendent sur ce terrain.
Mademba Ramata DIA